Deuxième à Djeddah, Max Verstappen s’est montré inhabituellement discret, critiquant à demi-mot les restrictions imposées par la FIA et les effets néfastes des réseaux sociaux sur la liberté d’expression.
Max Verstappen n’a pas seulement perdu la victoire au Grand Prix d’Arabie Saoudite. En conférence de presse, le triple champion du monde a aussi laissé transparaître un malaise : celui de ne plus pouvoir s’exprimer librement sans craindre des répercussions.
Au micro après la course, Verstappen a livré une réaction particulièrement prudente concernant la pénalité de cinq secondes qui lui a été infligée pour avoir coupé le virage 1. "Le départ a eu lieu, le premier virage a eu lieu, et soudain c'était laissé à 50. Tout est allé super vite", a-t-il résumé, avant d’ajouter : "Je ne peux pas partager mon opinion à ce sujet parce que je pourrais également être pénalisé, donc il vaut mieux ne pas en parler."
Un silence qui en dit long, nourri selon lui par la peur des sanctions, mais aussi par une société qu’il juge devenue trop sensible.
Verstappen a clairement évoqué une forme d’autocensure induite par les nouvelles directives de la FIA sur les déclarations publiques. "Il vaut mieux ne pas en parler, parce que vous pouvez vous mettre dans le pétrin", a-t-il déclaré, soulignant que tout commentaire pouvant être perçu comme critique est désormais risqué.
Il a poursuivi : "Tout le monde est super sensible à propos de tout. On ne peut pas être critique de toute façon, donc c’est bien. Moins parler, encore mieux pour moi."
Plus qu’une critique de la FIA, Verstappen semble surtout pointer du doigt les réseaux sociaux, où toute prise de position peut être déformée ou mal interprétée : "Je préfère ne pas parler beaucoup parce que parfois vos mots peuvent être déformés ou les gens les interprètent de manière différente."
Le pilote Red Bull conclut : "C’est juste le monde dans lequel nous vivons. Vous ne pouvez pas partager pleinement votre opinion, parce que cela n’est pas apprécié. Ou les gens ne peuvent pas gérer toute la vérité."
Un constat amer, qui en dit long sur la tension croissante entre liberté de parole et diplomatie imposée dans le paddock de la F1.